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dimanche 28 avril 2013

#PMA #GPA #Capitalisme Le dumping vaginal.


La droite ose tout, et c'est même à ça qu'on l'a reconnaît.

Et oui mon vieux, il faut avoir le courage de combattre l'homophobie d'autres pays qui, comme la Russie répriment les homosexuels. Mais quand même prennent les sous des hétérosexuels ou homosexuels étrangers pour faire une petite G.P.A de derrière les fagots. T'as raison, lâche rien... tu tiens le bon bout !

Et parfois, ils se posent des questions existentielles.

Le problème, c'est qu'ils oublient que le salariat fait déjà de nous des objets... de production, qui par la magie du système monétaire nous transforme en sujet... de consommation. Mais chut, ne leur détruisons pas les sacro-saintes lunettes patronales. Ils ont un NOBLE combat actuel, empêcher d'autres êtres humains d'être leurs égaux. 

Ben oui, vous connaissez la théorie des dominos des manifs pour tous; Adoption > A.M.P > G.P.A. Ces mêmes nobles personnes de droite qui vous ASSURENT que nous devons réduire le coût du travail pour sauver notre pays. Décidément l'argent leur tord l'esprit. Soit alors parlons argent.

Money, money, money.




> L'adoption en France : elle est gratuite. excepté frais de dossiers, déplacements, éventuellement expertise psychiatrique sur demande de l'A.S.E.

> L’adoption à l'étranger : elle est multifactorielle: Les frais de voyage et de séjour dans le pays d’origine (ainsi que le retour en France avec l’enfant) ; Les frais d'administration et de coordination de l'organisme agréé (OAA) ;  Les frais juridiques (notaires, avocats) et de traduction ; Le don versé à l’orphelinat ou la contribution demandée par les Autorités du pays d’origine ; Les frais de passeport et de visa de l’enfant  ; La prise en charge de l'enfant depuis sa naissance (depuis l'accouchement parfois) son entretien.

Nous dirons qu'elle coûte en moyenne entre 10 000 et 20 000 €.

> L'A.M.P à l'étranger :  elle coûte à peu près le même prix que l'adoption à l'étranger entre 8 000 e et 25 000 €. Voir ICI le parcours d'une femme française. Maintenant brossons un peu le portrait Européen de l'A.M.P.
Aide Médicale à la Procréation
C'est à ce moment que nous rentrons dans le dur du sujet. L'Aide Médicale à la Procréation comme son nom l'indique est un soutien médical. Et surviennent alors toutes les questions liées à la bioéthique. A savoir;

- La médecine doit-elle résoudre une maladie ? Ou répondre aux besoins de femmes célibataires ou en couple ? (Rappelons que des couples fertiles peuvent mettre des années pour avoir un enfant)

- Est-ce une question de perfection à laquelle la médecine doit répondre ? Ou de possibilité de procréer selon son mode de vie ?

- Combien de tentatives sont acceptables ?

- Quelle autorité reconnue doit gérer tout cela ? Doit-il d'ailleurs y avoir une quelconque autorité ?

Et nous imaginons encore des centaines de questions derrière tout cela, questions qui s'enchaînent et forment une spirale descendante. Descendante dans le sens où nous sentons bien que ces questions ne nous élèvent pas. Mais alors quoi ?

Lu sur France5:

Autrefois pionnière en la matière, la France accuse aujourd’hui un sérieux retard concernant l’AMP. Si le manque d’effectifs est pointé du doigt, les moyens technologiques font aussi cruellement défaut. En France le coût l’AMP est pris en charge à 100%. Cependant, le montant des remboursements de la sécurité sociale est très faible, ce qui n’incite pas les laboratoires à investir dans les technologies de pointe. Dans les autres pays européens, les couples stériles financent eux-mêmes l’AMP. L’addition est parfois salée mais les taux de réussite sont bien plus élevés - environ 35% contre seulement 25% en France - ce qui pousse les couples français à se tourner de plus en plus vers l’étranger.

L'A.M.P à l'étranger c'est donc aussi une autre problématique que la simple femme célibataire qui veut avoir un enfant.  Quitte à payer de leur poche les couples préfèrent s'assurer un taux de réussite plus important. Et j'espère que les prochaines discussions mettront ce fait à jour.

> La G.P.A : Le coût d'une GPA varie selon la qualification de la mère (WTF ?) et le pays ainsi aux USA 30 000 $ en Inde 3000 $. Parlons de l'Inde un peu plus précisément...

Quel marché ça recoupe ? En Inde 25.000 enfants naissent chaque année dans une industrie de 2 milliards de dollars. La demande intérieure augmente, mais au moins 50% de ces enfants sont «commandés» par l'étranger, principalement des couples occidentaux. Il n'y a que des femmes désespérément pauvres de l'Inde qui sont tentées de louer leurs ventres. Est-ce d'ailleurs étonnant ? Très rares sont les femmes qui accepteraient de vivre de tels désagréments sans contrepartie financière. Et c'est dans ce dernier cas, que je considère que l'acte serait sublimé.

La plupart des mères signent des contrats convenant que, même si elles sont gravement blessées pendant les derniers stades de la grossesse, ou souffrent d'une maladie mortelle, ils seront "maintenus avec équipements de survie" afin de protéger le fœtus. Anindita Majumdar est un doctorante étudiant la maternité de substitution, elle se dit horrifiée de voir comment on fait taire les familles de mères porteuses mortes avec de l'argent. En effet certaines femmes pourraient suivre des cycles de 20 injections hormonales et elles suivraient des césariennes afin de respecter le calendrier mené par les parents acheteurs.

Voilà voilà... Maintenant qu'on a brossé le portrait apocalyptique de la situation indienne, et que les antis mariage pour tous se sont bien paluchés la bouloupe dessus (essuyez-vous les mecs, c'est fini maintenant), nous allons pouvoir creuser un peu plus le sujet.

En Angleterre la chose est toute autre, et ce, depuis 1990:

- Le couple doit être marié
- Au moins l'un des membres du couple doit être le parent génétique de l'enfant ;
- Tous deux doivent être âgés de plus de 18 ans ;
- L'un de ses membres doit être domicilié au Royaume-Uni ;
- Le domicile de l'enfant doit être le même que celui du couple ;
- La demande doit être formulée dans les six mois suivants la naissance ;
- L'accord de la mère de substitution doit être donné au moins six semaines après la naissance ;
- La mère de substitution  doit être âgée de moins de 35 ans et doit avoir eu au moins un enfant au préalable.

Aux Etats-Unis le couple français Mennesson a pu avoir des enfants par Mary, une mère porteuse américaine pour 8.500 euros.


Sur la vidéo la mère Mennesson indique que ses filles connaissent Mary et donc leur histoire. Ce n'est pas/plus la fameuse usine à ventre que ces tarés fantasment à tout va. Mais alors nous rentrons dans une autre spirale de questions; que faire dans le cas d'une mère porteuse prise de remords et souhaitant garder le bébé ? Si l'enfant est malade, handicapé, les parents peuvent-ils refuser l'enfant ? Pire peuvent-ils le faire avorter ? (Hmmm on se paluche moins les antis là ?) Et de la même manière, nous pourrions trouver tout une série de nouvelles questions éthiques.

La logique présente en infra.

Les partisans de la GPA en France parlent d'une GPA éthique, c'est à dire encadrée. Avec un certain nombre de critères qui empêcherait de venir à la situation que connaît l'Inde. La manif pour tous aurait un argument de moins. Ils se rabattraient sur de nombreux autres qu'il leur reste. Et ce n'est finalement plus ce point qui m’intéresse. 

Nous voici à un moment où les droitards de la cathosphère découvrent avec horreur ce qu'est le capitalisme. (Miaouuu il n'y a pas que des cathos de droite dans la manif pour tous, miaou il y a aussi des musulmans et des juifs...Ouais, ta gueule)

Oui Gontran, Jean-Eude et autre Clitorine... L'argent permet une relation dissymétrique avec un dominant et  un dominé. Cette relation peut-être atténuée par des règles et des codes (le fameux code du travail que vous  rêvez de détruire), ou devenir explosive sans réglementation (ça s'appelle le libéralisme économique, mais je suis sûr que vous connaissez déjà). Le capitalisme a cette fâcheuse tendance à vouloir rationaliser sa production, l'optimiser, la rendre plus belle. Ma chère Clitorine quand tu achètes les magnifiques aubergines au supermarché tu participes de ce système qui veut que tout soit perfection (alors qu'en fait tu achètes de l'eau et un substrat pseudo nutritif) . Et désormais, chère Clitorine tu découvres avec horreur (je ne doute pas de ta bonne fois) la véritable face du capitalisme.

Alors désormais ils se rêvent comme des résistants, luttant contre la puissance de l'argent.

Mes pauvres amis.. la marchandisation des enfants existe depuis un bon moment, elle s'appelle adoption à l’étranger.

Vous êtes drôles.. ça fait des lustres que nous dénonçons cette relation dissymétrique, et peut importe que ce soit le fait d'un sujet ou d'un objet. C'est bien cette relation de domination qui est à abattre. C'est cette rationalisation / médicalisation qui nous tue, et qui tue la planète. Mais elle vous révolte cette fois-ci car elle concerne le corps humain, et il vous est impensable que l'être humain puisse avoir l'entière maîtrise de son corps. Ce n'est pas un hasard si on retrouve les mêmes personnes dans le combat contre l'euthanasie.



Mon avis ?


Puisque certaines personnes me le demandent je prend quelques lignes pour l'exposer (bien que je pense qu'il ne révolutionnera pas la face du monde).

1/ Je refuse désormais par principe toute position radicalement "contre" sur les questions sociétales, vu les tombereaux d'insultes et vexations que nous avons subi ces derniers mois.

2/ Je me méfie toujours de la relation monétaire, et même la notion d'éthique est à creuser.

3/ Je refuse de considérer les personnes faisant appel à l' AMP ou la GPA comme des égoïstes  Même si j'ai plusieurs questions qui me restent en tête, je préfère considérer que la plupart sont des adultes responsables et dont le projet de parentalité est tout aussi respectable qu'une adoption. (la question de pourquoi une GPA plus qu'une adoption reste notamment dans mon esprit)

En gros je ne me mouille pas me direz vous. Et vous aurez raison. Mais au contraire des évêques qui considèrent légitime de dire qu'il faut écouter Dieu plutôt que la République Française, je pense que mon avis n'est pas supérieur à celui des autres. Et je pense surtout que si nous résolvions cette question de dissymétrie et d'argent, les questions qui obnubilent actuellement la droitosphère seraient résolues d'elles-mêmes. Mais la droitosphère ne le peut pas, elle vit sur les positions patronales.

Rajout: publié initalement le 28/04/13 un twittos me parle de l'évolution ultime que sera l'utérus artificiel. Je pense que l'un n'est pas le corollaire direct de l'autre. Au vu de l'avancée des recherches scientifiques, il me semble que ce sera simplement un des éléments parmi tout ceux dont nous avons à nous questionner (stockage des données dans notre ADN, drones, imprimante 3D).

En ce moment même des scientifiques tentent de créer de la viande de synthèse, après la culture de cellules de peau, la culture de la cellule musculaire. Il est donc fortement probable que d'autres tissus soient étudiés de nos jours, dont le fameux utérus artificiel. Croire que refuser la GPA nous sauverait de l'utérus artificiel ne me semble pas pertinent. Il s'agit simplement d'utiliser une "voie" pour vendre ce concept. Imaginez déjà la pub en 2050 « Dieu dit à Eve : "Tu enfanteras dans la douleur." . Aujourd'hui résolvez ce problème. ». Et oui, l'utérus artificiel pourra aussi servir à toute femme ne souhaitant pas souffrir pour enfanter, cela n'aura plus rien à voir avec le fait de ne pas pouvoir le faire.

La question en infra restera la même, que souhaitons-nous ? Le défaut est-il acceptable ? Est-il constitutif de notre personne ? Un jour comprendrons-nous que c'est le système capitaliste qui permet cela ? Comprendrez-vous que c'est tout aussi dégueulasse d'utiliser l'humain comme sujet ou objet de production ?

Rajout #2: Après discussion avec un étudiant en sciences, je dois remettre l'idée de création de tissus en place. Sa correction est celle-ci : la création de tissus est beaucoup plus complexe que l'amoncellement de cellules. Les deux ne sont pas à confondre. En l'état actuel, la création de cellules doit être à l'étude. Mais je présume trop vote la création d'organes artificiels.

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Approfondir; 

Lire le site de l'association CLARA (pro GPA) ici.

Lire le billet d'un pro mariage pour tous contre l'idée de l' AMP, et pro adoption.

Un document contre la GPA sur le diocèse de Bourges ici.  (avec une petite pique homophobe vers la fin de la dernière page.)

Voir l'échange entre Karine Lemarchand et Xavier Bongibaut ci-dessous (17e minute)
Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo
SALUT LES TERRIENS du 27/04/13 - Part. 2 Hollande Bashing


jeudi 25 avril 2013

La gueuse vous salue bien bas !


Que de remouds actuels dans notre République Française ! Certains se sentent pousser des ailes et espèrent dans le retour de la monarchie, tout au moins d'une monarchie constitutionnelle. Jettez donc un oeil sur Twitter à la team #LouisXX


Ceux-ci ressortent le terme "la Gueuse"

Ce chant est tiré de l'Action Française, à l'oeuvre le 06/02/1934. Et vu ce que je lis, il semble que ces personnages soient de plus en plus structurés. C'est donc que "la Gueuse" comme ils se plaisent à l’appeler va mal. Mais au fait qu'est-ce qui a fait et défait les Républiques précédentes ?

Rapide historique


De la première République : de septembre 1792 à mai 1804 (12 ans). Mise à mal entre les guerres périphériques et les guerres internes (coucou les Vendéens) le coup d'État du 18 brumaire met fin à cette première tentative et voit naître l'Empire, alors que Napoléon promettait la République d'égalité, de liberté civile, de tolérance politique.

De la deuxième République : février 1848 à  décembre 1852 (4 ans). 
C'est après la Révolution de Juillet où les Parisiens se soulevèrent. C'est intéressant de relire ce que disait Marx de cette époque:

« Le 25 février, vers midi, la République n'était pas encore proclamée, mais, par contre, tous les ministères étaient déjà répartis entre les éléments bourgeois du Gouvernement provisoire et entre les généraux, banquiers et avocats du National. Mais, cette fois, les ouvriers étaient résolus à ne plus tolérer un escamotage semblable à celui de juillet 1830. Ils étaient prêts à engager à nouveau le combat et à imposer la République par la force des armes. C'est avec cette mission que Raspail se rendit à l’Hôtel de ville. Au nom du prolétariat parisien, il ordonna au Gouvernement provisoire de proclamer la République, déclarant que si cet ordre du peuple n’était pas exécuté dans les deux heures, il reviendrait à la tête de 200 000 hommes. Les cadavres des combattants étaient encore à peine refroidis, les barricades n'étaient pas enlevées, les ouvriers n'étaient pas désarmés et la seule force qu'on pût leur opposer était la Garde Nationale. Dans ces circonstances, les considérations politiques et les scrupules juridiques du Gouvernement provisoire s'évanouirent brusquement. Le délai de deux heures n’était pas encore écoulé que déjà sur tous les murs de Paris s'étalaient en caractères gigantesques ?: « République française ! Liberté, Égalité, Fraternité ! » 

Elle est tout de même fâcheuse cette tendance qu'à la Bourgeoisie de se répartir si rapidement les postes de pouvoir n'est-ce pas ? (Mais peut-être est-ce lié à la géographie ?)

Et c'est l'élection du premier Président qui ironiquement signa la fin de la République par le coup d'Etat qu'il lui porta. 

De la Troisième République: 1870 - 1940 (60 ans) La structure la plus stable temporellement parlant. Et ce, même si elle a connu des remouds au travers de ses 13 présidents. Les premiers temps ont vu une résurgence monarchique (commencez à être casse couilles les mecs), et Boulangiste (une sorte de Grillo de 1889). Il est intéressant de constater que c'est le centre-droit de l'époque par Albert Lebrun qui cède la place à Pétain en 40. Ce dernier devait être mis en place par le patronat lors de la crise du 06/02/1934, mais il aurait décliné l'offre, et  fut donc ministre de la Guerre. C'est à cette époque que les premiers socialistes l'appelèrent au pouvoir "Monsieur le Maréchal, en cas de péril national, la France compte sur vous." Il se méfie des instituteurs communistes et les fait surveiller.

Voir la 11e minute, encore une fois l'éducation devait rester l'outil de la reconduction d'un système qui conserve les castes sociales. (Dans ton luc mon vieux...)

Bref c'est à l'arrivée de Pétain que la 3e République Française se termine.

Du gouvernement provisoire de 45, disons simplement qu'il a permis l'émergence d'un référendum appelant et instaurant une constituante. Souvenons-nous également du score aujourd'hui rêvé du PCF de l'époque : 26 %. 

De la Quatrième République : 1946 - 1958 ( presque 12 ans). Les deux présidents furent Vincent Auriol et René Coty. Ils n'avaient qu'un rôle honorifique vu le système adopté: bicamériste entre Assemblée Nationale et Conseil de la République. Le pouvoir était plus détenu par le Président du Conseil qui furent: Paul Ramadier, puis Charles de Gaulle.

Ce n'est pas tant le mode bicamériste que le scrutin associé qui a rendu ce régime si instable. Et c'est là que nous commençons à voir que de nombreuses variables sont à prendre en compte. Il est fort à parier que c'est pour ce souvenir que la plupart des politiques dans les deux grands partis ne souhaitent qu'une "dose" de proportionnelle.

De Gaulle est malin, il dame le pion à Coty et Pfimlin et prend le pouvoir dans, ce que personnellement j'appelle un putsch téléguidé. « il est vrai , que deux ou trois personnages entreprenants qui avaient participé à mon action à l’époque où j’en exerçais une, séjournaient en Algérie pour répandre l’idée qu’il faudrait bien un jour me charger un jour du salut public. Mais ils le faisaient en dehors de mon aval et sans m’avoir consulté. » De-Gaulle. A l'insu de son plein gré... Mouais.

C'est ainsi que Mitterrand qualifia la prise de pouvoir de De Gaulle: "En droit, le général de Gaulle tiendra ce soir ses pouvoirs de la représentation nationale : en fait, il les détient déjà du coup de force."

Bien, grossissons le trait et appelons ça encore une fois un coup d'Etat. Il y parvient même après  la manifestation du 28 mai (plus de 500 000 manifestants à Paris) et la grève générale des enseignants (encore une fois les casse-couilles du système), le 30 (suivie à 80%). Or donc la nouvelle constitution n'a pas été rédigée par une assemblée constituante mais par le gouvernement. La nouvelle constitution de la Cinquième République est adoptée avec 82 % . (19% d'abstention)

De la Cinquième République : le 28/10/1962 De Gaulle propose le suffrage universel direct au référendum, en squizzant le parlement. Celui ci furieux fi une motion de censure, auquel De Gaulle répond par une dissolution. Ne pas oublier que le Conseil Constitutionnel était hostile en majorité également. Il remporte son coup avec 62 %. (et 23 % d'abstention). C'est ici que démarre vraiment la personnalisation du pouvoir de la 5e, " la rencontre entre un homme et le peuple " disait-il. Mais quel est le but ? Le peuple a-t-il besoin d'un messie, ou bien est-il son propre sauveur ?




A partir de là nous connaissons la suite. Le septennat.. Les cohabitations.. Le quinquennat en 2000.. Un changement de calendrier pour les législatives...


Et c'est là que j'en viens à ma critique de la 5e République. Pour cela je trouve que les propos qui suivent sont assez justes:




J'ai un point de désaccord, le régime n'est plus semi-présidentiel par le changement de calendrier opéré pour les élections législatives. Elles interviennent à la suite de la Présidentielle et confortent donc son pouvoir au lieu de l'équilibrer. Nous avons vu ce que cela pouvait donner sous la Présidence de Nicolas Sarkozy...

En revanche oui nous sommes dans un bipartisme, qui d'ailleurs n'est pas dénoncé qu'en France. Le problème c'est que ce bipartisme ne devient de plus en plus qu'une façade. Les questions économiques se recoupent entre le PS et l'UMP, nous avons de nombreux exemples; le TSCG, l'ANI. Est-ce que ce flou idéologique est le fait du bipartisme qui au fur et à mesure du temps perméabilise les camps? Je le crois oui. Et c'est justement le problème. Si on couple à ça un parti politique comme l'UMP qui n'avance que par la force de son chef, on comprend que l'Assemblée Nationale jouera toujours les bons toutous. Tout est donc fonction de la force de caractère du Président de la République. Encore une fois la personnalisation du pouvoir..

Le deuxième problème pour moi est le temps qui s'est compressé par le quinquennat. Si on couple ça à la personnalisation du pouvoir nous avons un cocktail Molotov démocratique. A peine l'élection présidentielle de 2012  passée que les regards et propos se tournaient déjà vers 2017. Vite, vite, il faut courir ! Je l'aurai cette place ! Je l'aurai ! Et encore une fois le "peuple" aura à se prononcer sur le "choix" de la politique.

Les UMPitres n'ont pas manqué de dénoncer le pourcentage faible de personnes ayant choisi directement François Hollande (28.63%), ils oubliaient de regarder celui de leur Iznogoud (27.18%). Et les positions politiques des 3e et 4e positions étant si différentes des 1e et 2e, il semble que nous soyons face à un problème véritable de représentation.

L'abstention aux législatives:

Les deux pics de 1981 et 1988 correspondent aux temps où les législatives ont suivi les présidentielles, la "chambre d'enregistrement" ne fait pas recette. Le changement de calendrier qui fait que les législatives suivent les présidentielles s'opère à partir de 1995, nous voyons l'inutilité ressentie de ce système par la population.

L'abstention aux présidentielles:
Voilà voilà... la personnalisation du pouvoir donc... Les pourcentages comparés semblent clairs. Les législatives ont été complètement phagocytées par la présidentielle.

Passons la 6e vitesse:


Pourquoi faire au juste ? Pour ma part, quitter ce régime qui n'est plus semi-présidentiel mais bel et bien  présidentiel, et qui nous rend désormais tous idiots. La fragmentation du temps empêche les gens de prendre le temps justement, temps de lire, de s'instruire, de comparer, de critiquer..

Plusieurs personnes, plusieurs partis appellent à la 6e République; des écologistes, des socialistes comme Montebourg ( allez voir son site qui travaille encore aujourd'hui dans le silence), le groupement du Front de Gauche.

Ce dernier propose trois points sur la 6e:


1.) la constituante qui serait une assemblée spécifique élue à la proportionnelle.
2.) référendum révocatoire des élus ( pétition citoyenne pour l'obtention du lancement référendaire).
3.) intégration des Droits écologiques de l'Homme dans la constitution (référence au concept d'écosocialisme)



Jean-Luc Mélenchon aux Assises pour l... par lepartidegauche

Certains socialistes formulent quant à eux 30 propositions sur le sujet, notamment:

Proposition-4. Tout élu national ne peut être titulaire que d’un seul mandat électif. Les élus locaux ne peuvent être titulaires, au plus, que de deux mandats et ne peuvent pas cumuler deux mandats exécutifs locaux. Les fonctions de député, sénateur, député européen, et de membre d’un exécutif local ne peuvent être exercées pendant plus de trois mandats consécutifs dans la même fonction. Une loi organique organise un statut de l’élu au regard de la législation du travail, des droits sociaux, de la formation professionnelle. Elle favorise, en particulier, l’exercice à plein temps des fonctions électives et le retour à l’emploi des élus nationaux et locaux au terme de leur mandat.

Proposition-10. Le gouvernement ne peut faire adopter une loi sans vote en engageant sa responsabilité sur ce texte (suppression de l’article 49-3).

Proposition-22. Le recrutement et la carrière des magistrats du siège et du parquet sont strictement séparés.

Proposition-26.Tous les étrangers résidant légalement sur le territoire national depuis un délai à définir peuvent participer aux élections locales dans les mêmes conditions que les nationaux.

Les écologistes avaient déjà formulé eux aussi l'idée d'une Sixième République lors de la présidentielle.

"La proportionnelle pour représenter plus justement la société, le non cumul des mandats pour partager le pouvoir, la parité pour assurer l’égalité homme-femme, la modification du statut pénal du chef de l’état pour en finir avec l’impunité, voila quelques-unes des propositions des écologistes défendues par Eva Joly pour dépolluer la République et rénover la démocratie."

La sixième république n'est donc pas une lubie, ni un coup de balai vain, mais une réflexion menée sur le constat de l'hyper présidentialisation du système. Cette hyper-présidentialisation couplée à une compression du temps emballe la machine. Les idéologies des deux grands partis deviennent poreuses par endroits (et pas des moindres !). Nous assistons à une fusion. D'où le sentiment d'être trompé, volé, par la population de droite, et la population de gauche par leur propre Président. Le Président étant porté sur la responsabilité de tout, son élection étant devenu le poumon démocratique de la France, les attaques fusent sur l'homme et non plus sur la politique (le nain, le mou, le p'tit nerveux, le flanby, etc..). Quid d'un(e) président(e) qui se révélerait avoir des troubles comportementaux ? Déciderait de reprendre le pouvoir d'une autre manière ?

Nous avons d'ailleurs vu que le vol démocratique ou le basculement d'un système à un autre était souvent le fait d'une personne. Contrairement à ce que laisse croire la Quatrième République un régime parlementaire  serait beaucoup plus stable, en ce sens que la constitution serait cette fois-ci rédigée par le peuple, non par la bourgeoisie, ni par des parlementaires déjà en place. L'Assemblée Constituante permettrait de représenter véritablement la population puisqu'elle serait élue à la proportionnelle. Ce qui n'est que la Constituante, et donc, par son caractère temporaire ne provoquerait pas les crises successives de la Quatrième.

 Reste à ce que toutes les personnes souhaitant son avènement parviennent à s'entendre, avant que les ennemis de "la Gueuse" n'arrivent à reprendre encore une fois la main...

lundi 22 avril 2013

#MoraleLaïque, ils veulent faire réfléchir les gosses ? Les SALAUDS !



Nous voici donc dans l'ère de la putasserie décomplexée. Non pas avec le texte que propose Vincent Peillin mais par les réactions outrées qu'elles suscitent.


Celui ci-dessus c'est un élu... Si si...
Les ravages de la drogue...

Bien, bien, bien. Tout ceci intervient dans un mouvement de lutte des réseaux catholiques pour conserver ou retrouver une certaine vision de la société française.




Ce n'est pas pour rien que les réactions les plus outrées se situent la plupart du temps dans cette sphère.

Mais quand on a dit cela, on n'a rien dit. So what ? C'est quoi le problème avec ce texte ?




Il pose plusieurs points.

Celui des valeurs véhiculées

- La dignité
- La liberté
- L' égalité
- La solidarité
- La laïcité
- L'esprit de justice
- Le respect
- La lutte contre toutes les discriminations

Diantre ! Quelle horreur ! La République Française pense promouvoir ces valeurs ! Mais quelle atrocité ! Bon... Les enfants... On va se calmer et tenter de voir ce qui peut mettre nos chers réticents dans cet état.

La laïcité peut-être ? Sans doute même, parce que non, on ne peut pas imaginer UNE SEULE SECONDE que les autres items en soient la cause ! N'est-ce pas ? ;-)

Et bien chers amis, justement, par la formation apportée au sein des nouvelles écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) (anciens IUFM détruits par la droite) permettra de mettra au clair cette notion. Car il faut bien l'avouer, ce n'est pas très clair pour certains d'entre nous.

Par exemple: un élève fait un signe de croix lors d'une visite à l'église; punissable ou pas ? (Et là je pose la question aux collègues qui pensent cela punissable; EST-CE QUE VOUS ETES FOUS ?) Ce dernier événement qui a eu lieu démontre que nous avons besoin, nous, communauté éducative de remettre tout cela à plat. Je pense par conséquent que c'est une chance.

Celui de l'objectif visé

"Un enseignement laïque de la morale doit viser à sensibiliser les élèves au caractère vivant et évolutif des valeurs démocratiques, principe qui conduit à solidariser étroitement la transmission et l’innovation. "

C'est peut-être ici aussi que ça coince. Le réactionnaire ne peut entendre et accepter cette phrase. Je ne referai pas ici le dépliage du terme progressiste VS réactionnaire. Tout au moins je dirais que l'un est fixe, et l'autre est en mouvement. Même si parfois ce mouvement est un balancier plus qu'une ligne droite.

Mais effectivement c'est un retour à ce que disait Jaurès. Et Jaurès n’assimilait pas la laïcité de l’État à la neutralité. « Il n’y a que le néant qui soit neutre ». Il lui faut donc bien pouvoir affirmer ses valeurs.

Ou Ferdinand Buisson: « Il y a toujours une question scolaire, mais ce n’est pas de savoir qui de l’Eglise ou de l’Etat dirigera l’école : la chose est jugée. C’est de savoir si notre démocratie réussira à faire, par l’éducation, la France de demain plus forte, plus grande, plus juste, plus humaine que ne fut celle d’hier. Ce n’est plus une question politique, c’est la première des questions sociales »

Et j'ose espérer que les valeurs ne rentrent pas en contradiction avec certains de nos compatriotes. Pour ce qui est de l'objectif en revanche.. C'est une autre paire de manche. Et je suppose qu'à cet instant nous rencontrons la même problématique qu'ont les américains avec les créationnistes. Mais c'est justement ce que cet instant du pouvoir politique souhaite instaurer. L'acceptation du changement. Le pouvoir politique précédent avait dans ses programmes préconisé des maximes que l'enseignant devait expliquer et les élèves répéter. Ce qui nous emmène directement au sujet de la méthode...


Celui de la méthode observée

Le mieux c'est de se référer au texte source.


Pour la formation du jugement moral, il est souhaitable de mettre en œuvre les études de cas et la méthode des dilemmes moraux, inscrits dans des situations concrètes et propices à l’apprentissage du raisonnement moral et aux pratiques langagières, la discussion et le débat argumenté, notamment. Mais d’autres méthodes existent, comme la méthode de la clarification des valeurs ou la discussion à visée philosophique que les enseignants peuvent mobiliser selon les situations, les particularités de leur classe et de leurs élèves, les difficultés rencontrées à faire communauté. Des méthodes ont aussi été éprouvées dans certains courants pédagogiques comme celui de la pédagogie institutionnelle qui renferme des trésors d’expériences et de pratiques. Et on les trouve régulièrement mises en œuvre en Belgique et au Québec, qui ont des enseignements de ce type.


En matière de méthode, la mission prône un « éclectisme » de bon aloi en soulignant que 
quelles que soient les voies choisies par les enseignants, il importe de considérer que 
l’enseignement de la morale requiert un apprentissage méthodique. Du point de vue des 
contenus, s’il est souhaitable que les enseignants engagent la formation des élèves en 
prenant appui sur les spécificités de leur classe, il est recommandé d’organiser systémati
quement des activités et des situations pédagogiques autour de la relation filles-garçons.




Bien, nous pouvons constater que les enseignants ont encore une fois libre choix pédagogique. Ensuite les préconisations sont tout à fait acceptables selon moi;

- interactions langagières (donc Bruner et Mari Barth)
- discussion à visée philosophique (Michel Tozzi)
- pédagogie institutionnelle (Oury, et étendons à Freinet aller !) 

Bref, du bon pour que les élèves s'entraînent à devenir Citoyens, puisqu'ils entraîneront leurs compétences de citoyens en action. (et ce même si la notion de compétences est à questionner)


Au final 

Au final les plus outrés n'ont pas tellement de raison de l'être, surtout ceux qui parlent d'un dictateur qui lessiverait la tête de leurs petits bouts. Il reste que des critiques peuvent être apportées sur la politique éducative:

Et oui... Si on veut une véritable efficacité, ce sont des partenaires à ne surtout pas négliger.
L'éléphant peut effectivement accoucher d'une souris, mais le rappel des méthodes possibles me semble encourageant.
Ce qui peut s'entendre mais alors vous aurez du mal à parler d'un socle commun de valeurs qui fondent la République.

Ben oui cher collègue mais en même temps si Hollande glorifie dès le début du quinquennat celui qui a réduit à néant les écoles mutualistes (Ferry), il ne faut pas s'étonner.


D'autres font des critiques d'ordre plus général qui s'entendent tout à fait :-)



Pour ce dernier, je pense que le texte y répond relativement bien :   La morale enseignée à l’École ne peut être qu’une morale laïque en ce qu’elle est non confessionnelle et une morale civique en ce qu’elle est en lien étroit avec les principes et les valeurs de la citoyenneté républicaine et démocratique.


Certes ! Mais justement, prévenons le problème à la source !

Et puis il y a les historiens.

Je donne comme crédit à Condorcet d'avoir proposé les galères à Louis XVI au lieu de l’exécution proposée par Robespierre. En revanche, il est intéressant de constater que Condorcet considère la morale laïque comme une science à enseigner, fondée sur la raison. Une de ses citations:

"Que la morale fasse partie d'une éducation publique commune à toutes les classes de citoyens. Que l'on écarte avec soin de cette éducation toute influence sacerdotale."

Condorcet - 1743-1794 - Discours d'avril 1790

Ah tiens et pour le coup en voici deux dernières:

"Plus un peuple est éclairé, plus ses suffrages sont difficiles à surprendre [...] même sous la constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave."


Cinq Mémoires sur l'instruction publique - 1791-1792


"Il ne peut y avoir ni vraie liberté ni justice dans une société si l'égalité n'est pas réelle."


Journal d'instruction sociale - 1793


Quant à Robespierre :


"Sans l’éducation nationale, il vous faut aussi renoncer à former ce que j’appelle les mœurs de l’enfant, qui bientôt par ce plan, vont devenir les mœurs nationales; et par là je veux dire la sociabilité ; son caractère, un langage qui ne soit point grossier, l’attitude et le port d’un homme libre ; enfin des manières franches, également distantes de la politesse et de la rusticité. Entre citoyens égaux d’une même République, il faut que ces divers avantages de l’éducation soient répartis à tous car on a beau dire, ces nuances lorsqu’elles existent, créent d’incalculables différences et établissent de trop réelles inégalités entre les hommes.


Youhou !





samedi 20 avril 2013

Géographie du Capitalisme






Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales donne cette définition du Capitalisme:


A.− Système économique caractérisé par la concentration de gros capitaux en vue de promouvoir la production et les échanges commerciaux


Le mot présent est >> "concentration", c'est bien ce terme que nous retrouvons dans une des conférences de la camarade Annie Lacroix Ritz:



Dans cette conférence, elle décrit bien le système de concentrations des capitaux jusqu'à une tension insoutenable. Tension résolue avec des guerres; l'explosion nécessaire. (Le "deux coups sur la commode" de Bigard.)

Et c'est en voyant cette vidéo que j'ai commencé à faire un lien avec la géographie.

Restons sur ce terme de "concentration". Concentration des capitaux, concentration des habitations, concentration des hommes, concentration des échanges. C'est enfoncer une porte ouverte que de dire que la structure des villes actuelles facilite les activités capitalistes. Nous ne verrons pas (si vous avez des exemples contraires je suis preneur pour faire évoluer la réflexion) de grandes multinationales au fin fond du Lot ou de l'Aveyron. Nous ne verrons pas non plus de grandes banques au milieu de la Montagne Noire ou au pied de la Rhune.

Pour faciliter les échanges, il faut des voies de communication; des routes, des voies de chemin de fer, des lignes d'aéroport, des bateaux. N'oublions pas que l'essor (pas sa naissance) du capitalisme se fait avec le développement des machines et donc la révolution industrielle. 

Saint-Simon écrivait ceci : La «  révolution industrielle » se caractérise par le passage d'une société à dominante agricole et artisanale à une société commerciale et industrielle dont l'idéologie est technicienne et rationaliste.

Et Karl Marx l'analysait ainsi : Une révolution silencieuse s'accomplit dans la société, une révolution à laquelle il faut se soumettre et qui se soucie des existences humaines qu'elle sacrifie aussi peu qu'un tremblement de terre s'inquiète des maisons qu'il détruit.

Engels quant à lui: Du point de vue social, les transformations dues à la révolution industrielle se ramènent à un gigantesque processus de polarisation et de concentration, avec pour ten­dan­ce principale la création d'une bourgeoisie de plus en plus restreinte de capitalistes de plus en plus puissants, tandis que se développe le prolétariat et que la société se fait plus urbaine. L'essor du capitalisme industriel entraîne l'élimination des petits producteurs, de la paysannerie et de la petite bourgeoisie; le déclin de ces couches intermédiaires interdisant à l'ouvrier de devenir petit patron, l'enferme dans le prolétariat qui se transforme ainsi en « classe stable, alors que jadis il n'était souvent qu'une transition pour l'accès à la bourgeoisie » (p. 52).

Si nous devons rapprocher une forme géométrique des grands ensembles urbains, il semble évident que cela serait une forme triangulaire. Maisons pavillonnaires en petite périphérie et grattes ciels au centre.

Dépendance et interdépendance

Mais alors ? Quelles conséquences ?

Les grands ensembles ne permettent plus à ses habitants de vivre en indépendance. Impossible de cultiver ses légumes, élever ses bêtes, fabriquer ses propres habits. Même s'il existe quelques parcelles de terre type "jardins ouvriers" (il en reste à Toulouse), cela ne permet que de compléter une subsistance acquise ailleurs.
Les urbains doivent alors entrer en interdépendance, la production de nourriture est rentrée totalement dans ce processus technique et rationaliste externalisé auquel tous les habitants se sont soumis.

Pour cela revoir le documentaire We feed the world ci-dessous.



Ce phénomène d'interdépendance dans un système concentrationnaire tel que le système capitaliste crée la dépendance de ses sujets; c'est à dire dépendance de ceux qui n'accumulent pas. La rationalisation interdit le défaut, l'aspérité. L'exemple des aubergines donné dans le documentaire ci-dessus est édifiant. Nous achetons de belles et grosses aubergines, alors qu'elles sont pauvres en qualité nutritives. Et personne dans le Leclerc du coin n’achèterait les aubergines ridées et terreuses, alors que justement pour se défendre des agressions elles ont sécrété des substances qui, justement, sont beaucoup plus précieuses.

Nous sommes nos propres maîtres et esclaves.

Ou la naissance du capitalisme de consommation par la production. Les objets de productions sont rationalisés, temporalisés. Le concept d'obsolescence programmé est un bon exemple pour cela. L'homme doit donc acheter encore et encore des objets qui lui sont progressivement devenus nécessaires par son  nouveau mode de vie. 

Le système de production vise naturellement à accroître ses ventes pour augmenter les profits, et ainsi investir et s'agrandir encore et encore.. jusqu'à.. jusqu'à quoi d'ailleurs ? La Terre possède une contrainte spatiale en termes de Km, donc s’agrandir jusqu'où ?  

Or, pour accroître ses ventes il faut concurrencer sur les prix, et donc les faire les plus bas possible. Pour les abaisser, vous pouvez:

- réduire les coûts de matière première (hum qu'il est bon le "minerai de viande")
- réduire les coûts de production (dites ça vous branche de travailler pareil pour moins d'argent ?)

Et lorsque c'est fait les consommateurs achètent en masse. Nous connaissons également tous le phénomène des délocalisations, mais un autre qui m'a semblé aussi tout intéressant concerne celui des émigrations. C'est toujours dans We feed the World, le réalisateur explique comment l'agriculture subventionnée Européenne concurrence les agriculteurs locaux sur le marché de Dakar. Ces paysans sont alors incapables de lutter, et émigrent donc à Alméria, la plus grande étendue d'agriculture intensive qui soit en Europe. Certains restent, d'autres émigrent encore en Europe. Autrement dit, notre consommation jette des paysans d'autres pays dans la misère et les force à émigrer. 

C'est donc la consommation qui dirige la production selon moi. Et non plus l'inverse. Il n'est presque plus besoin de la force brute pour produire, la mécanisation et la robotisation ont leur part dans ce phénomène.  Vous n'êtes parfois plus qu'une dizaine dans une entreprise de grande taille. Difficile avec ça de faire une grande lutte contre son patronat. Quand je dis "la consommation" je pense "les consommateurs", car il ne faut pas oublier ou sous estimer le libre arbitre. Il est des produits lancés à grand matraquage qui sont tombés en désuétude. 

Nous savons que les Imachins produit par Foxconn le sont dans des conditions ignobles. Qu'est-ce qui empêche alors l'homme de faire preuve d'un acte de consommation qui encourage la virtuosité ? Ce serait de l'inconscience ? De la lâcheté ? De l'égoïsme ? J'aurai tendance à répondre un peu des trois. L'interdépendance joue encore, avec un petit salaire, bien calé dans votre "résidence" au murs blancs crépis, vous avez besoin de manger, de vous vêtir, de vous chauffer, de vous éclairer, et si c'est encore possible après le 20 (jour où toutes les dépenses fixes prévues sont passées) vous octroyer un petit plaisir. Vous êtes donc vous aussi tenu dans ce système ou vous ne pouvez pas vous en sortir autrement qu'en suivant l'acte de consommation qui vous incite à appuyer sur le bouton "baisse de salaire". La croissance oui.... mais pas pour tout le monde...

Se rapprocher et s'éloigner.

Et la ville, cette concentration qui permet aux hommes de se rapprocher existe et se développe depuis que l'homme a décidé de se sédentariser. Certains voient même dans la ville un bienfait. Ainsi Marc Giguet dit ceci dans un atelier de prospective au Sénat:

"La ville est très efficace. Il n'y a rien de plus efficace que la ville. Toute l'évolution du monde a été liée aux progrès dans les villes, parce que les gens s'y rencontrent et maillent dans ce lieu leur savoir. Lieu de synthèse, rencontres conviviales, agréables, à taille humaine, variété des personnes, partage, expérimentations, donc gouvernance de tolérance."

S'il est certain que c'est un lieu de rencontre, et que les échanges sont plus faciles, j'ai de gros doutes sur la gouvernance de tolérance. C'est justement parce que ces échanges sont plus faciles que les phénomènes de concentration et donc d'exclusion s'opèrent. Si elles existent c'est aussi par une contrainte topologique (beaucoup de ces villes sont en bord d'océan ou de mers) et sociales.



So what ?

Nous voilà bien dans ce système... Comment lutter contre ce cadre du système concentrationnaire ? En détruisant les villes ? Peu réaliste. En faisant acte de consommation responsable ? Je pense que cela sera toujours "à la marge". En reprenant l'outil de production ? Il me semble qu'il ne reste plus que cela.. Mais encore difficile vu l’apathie et l'abattement des salariés. 

Comme mon voisin Gallacois Clouscard l'énonçait, une suite s'est tissée entre esclavagisme > féodalité > capitalisme. Le salariat qui est un outil du capitalisme reste caractéristique par le lien de subordination qui lie une personne à une autre par sa signature. Subordination d'autant plus odieuse que la pression s'opère sur la baisse de salaire pour que le subordonné puisse garder son travail.

Pour l'instant il m'est surtout avis que la Bête va continuer de grossir et s'effondrera parfois en certains endroits comme un château de cartes. Les entreprises organisent leur "choc châtelain" par les délocalisations et pressions sur les états, ceux-ci ne peuvent y résister dans la durée. Capitaliste et Libéral sont intimement liés, et Capitaliste est comme une bête qui a goûté au sang. Il n'est plus possible pour lui de revenir en arrière après. Mittal et Goldman Sachs sont amants, $arkopipo touche 100 000 € pour des conférences payées par la pieuvre et les "Qat à riens".  


Tiens d'ailleurs à quoi ça ressemble le Qatar ? 



Elle n'est pas belle cette concentration spatiale ? 11 437km² pour 1.8 millions d’habitants soit une densité de 164 hab./km². En comparaison la France c'est 97 hab/ Km². Contraction des espaces, et donc concentration des capitaux... aux mains de quelques uns....

Youhou ! 

(P.S; si vous avez lectures, des liens pour approfondir ceci, je suis preneur. Merci.)

jeudi 4 avril 2013

De la posture d'un enseignant spécialisé.

TAIS TOI !



 J'ai pris une claque avec l'analyse de la séquence utilisée pour le mémoire. J'étais (je suis peut-être encore) trop dirigiste. Et l'animatrice du groupe estimait qu'il y avait là un problème de posture.

Ce n'est pas la première fois que ce terme est prononcé. Il est d’autant plus difficile à appréhender/comprendre qu'il fait appel à ce qui est interne à soi.

Repenser au pari de l'éducabilité.


Relire Meirieu parfois ça aide. Il revenait sur ce terme en 2008, et évoquait une diatribe d'une groupe d'élèves.On trouve cette phrase, lourde de sens pour notre système : 

"Il y a des professeurs qui font médiocrement leur travail, ce qui leur permet de donner des leçons particulières au prix fort et de tenter de récupérer des élèves qu'ils ont-même contribué à exclure."

C'est pas beau ça ? On a même inventé le service-après vente dis donc...

Ce qui n'est pas exactement mon cas, vu le public d'élèves avec qui je travaille. Mais enfin le fond reste. L’exigence (d'aucuns diraient la foi) comme postulat et valeur de base. Mais il me semblait justement que je portais cette valeur, c'est d'ailleurs la raison qui a motivé ma demande de premier poste directement en ASH.

Les valeurs sont bien belles, mais elles peuvent rester dans le registre de l'incantation. Et il me semble, suite à la lecture de ce papier avoir compris une chose; le besoin de lâcher-prise. Non pas dans l'indifférence ou une sorte de désintéressement, mais dans le fait de reconnaître que nous je dois accepter de ne pas pouvoir maîtriser toutes les situations.

Car maîtriser la situation c'est ne pas laisser de plage de liberté aux élèves pour qu'ils puissent s'exprimer, repousser eux-mêmes leur ZPD. C'est très rassurant pour moi certes, mais ce n'est pas productif. Et ce principe d'éducabilité associé à une volonté de ce type conduit au dressage.


Très bien oui mais comment ?


Et bien j'ai commencé une discussion avec un collègue qui rencontre a peu près les mêmes problèmes. Il m'a rapporté qu'une autre formatrice lui avait donné ce conseil: TAIS TOI ! Ce "tais toi" là signifie qu'il faut absolument se mettre en retrait, c'est bien pour ça que l'élève peut prendre sa place d'acteur. Mais ce "tais-toi" là ne suffit pas encore. Même si j'entrevois un fil de solution, en différant dans le temps. Différer la réponse, différer la nouvelle action qui permettra aux élèves de comprendre.

Un exemple: M. vient me voir à chaque fin de demi-journée de travail. Sa question est invariablement la même : " On a bien travaillé maître ? Tu es fier de nous ?"

Et ma réponse est (était) invariablement la même "Oui M. vous avez bien travaillé, tu peux être fière de toi."

Aujourd'hui je me vois lui répondre plutôt ainsi; "Et toi M. qu'est-ce que tu en penses, vous avez bien travaillé ?" Ce à quoi elle devrait vraisemblablement répondre "Euh.. Je ne sais pas maître." Et donc à ce moment il me faut différer "Et bien tu vas y réfléchir et tu me répondras demain, d'accord ?"

En termes de propositions de travail l'esprit doit être le même; tenter, toujours. Mon action prime certes, mais en amont, pas pendant l'action. Si je dois ré-intervenir à ce moment c'est qu'alors la séance/séquence n'a pas été correctement pensée et doit être reprise. Repenser à Freinet et au "service de la libération des hommes". Voir l'erreur et la laisser vivre, reconstruire une temporalité pour ne pas céder à ma pulsion d'efficacité mais faire naître le désir sur cet instant de blanc, d'incertitude.

Zen mon vieux, zen...

samedi 30 mars 2013

Le PPI; ou comment partir de l'individu pour aller vers le groupe.

Allez, plonge petit !



Depuis deux ans maintenant je suis la formation BEP-ASH afin de devenir enseignant spécialisé. Dans cette formation assez longue nous travaillons une posture: l'éducabilité de tous. Nous acquérions aussi des méthodes; la différenciation pédagogique, l'observation, le non-jugement (ce qui me semble basé sur un autre plan, c'est pour moi assez difficile dans certains cas), et la préparation de Projets Pédagogiques Individualisés.

Le grain, la poule et l'oeuf.

Ma perception du PPI s'est avérée fausse après discussion avec une collègue bien plus avancée dans le métier et la réflexion que moi. Il y a des maîtres mots qu'il faut garder en tête; cohérence, focale serrée, focale supra large (ce qui sera notre problématique).

Enfin plus que fausse perception, disons qu'elle est morcelée. Les différentes parties ne discutent pas entre elles, il manque la partie programmation qu'il faudrait faire rentrer dans le PPI. Et même cela est fait en partie. Ci-dessous le PPI actuel a modifier. (Anonyme bien entendu)



Nous retrouvons bien plusieurs points qui correspondent aux étapes:

- les constats ; à partir des évaluations FAR et CLES, et même si la collègue en question me dit que je peux m'en détacher. Je ne m'en sens pas encore le courage, peut-être que dans un premier temps je ferai ce modèle plus un que je me créerai. Et je laisserai le premier progressivement. N'oublions pas également la partie observation qui rentre en ligne de compte.

- Les BEP : avec leur analyse et les adaptations / moyens pour parvenir à le résoudre. Ici aussi, le besoin de cohérence se fait sentir. D'une part parce que les items des constats, ne sont pas tous présents (mais après tout nous sommes bien dans les besoins prioritaires), et ensuite il faut bien veiller à ce que les adaptations/moyens soient liés aux points d'appuis du petit bout qui occupe notre esprit. Tout ceci ne me semble plus assez étoffé maintenant que je le regarde...

- la problématique : et l'erreur est d'avoir transformé la notion de problématique en une pseudo programmation (ironie; sans compétences du socle). Alors que la problématique serait finalement une focale large, une synthèse du petit bout que nous avons en face de nous.

Ce qu'il faudra donc travailler:


- simplifier les termes des constats. Tout est encore trop pompeux, trop scolaire. Je peux, je dois faire plus simple, pour être plus efficace.

- Veiller à la cohérence entre les BEP et les constats, faire un vrai liant.

- En tirer une VRAIE problématique qui illustre l'élève.

- Préparer une programmation sur l'année des compétences à travailler.


Et c'est ainsi que les athéniens s'atteignirent: 

Et voici comment le PPI peut devenir un instrument de modification de sa pratique de classe pour le groupe. Lorsque la nouvelle mouture du PPI est faite, lorsque les compétences sont programmées pour chaque élève. Alors je pourrai faire des groupes de besoin sur un projet/séquence particulier et en déduire la progression qui en découle. C'est finalement par le PPI que l'organisation des groupes, et donc l'animation de classe se construit.



"Oui, l'individu peut permettre la cohérence du groupe et non sa dislocation." 

A venir la prochaine fois, ce fameux PPI modifié.